Voilà une question qui ne manque pas d’entraîner des réactions très diverses selon qu'on est cycliste, automobiliste, piéton, représentant des forces de l'ordre, etc...

Pourtant, devant le développement du vélo comme mode alternatif de déplacement, de nombreuses villes se posent la question. 

Il n'est pas rare, que dans certaines situations, les feux tricolores soient agrémentés de ces deux panneaux et ce depuis 2012:

Le premier permet au cycliste de franchir le feu rouge pour aller tout droit en cédant le passage aux piétons et aux usagers motorisés. 

Le second permet au vélo de tourner à droite quand le feu est rouge, toujours en cédant le passage. 

A Vienne, inutile de chercher ce genre de dispositif. Il n'existe pas. Pourtant, il aurait toute sa place à certains endroits. 

En effet, le feu rouge impose l'arrêt obligatoire à tout usager de la route. Or, cela pose un certain nombre de problèmes pour les cyclistes:

1. Tout d'abord l'arrêt ajoute un obstacle au cheminement du cycliste. L'énergie nécessaire à chaque redémarrage équivaut environ à un allongement du parcours de 80m. Moins d'arrêts permettraient donc une rationalisation de la dépense énergétique et un déplacement plus fluide. 
2. L'arrêt au feu n'est pas sans danger pour le cycliste qui souvent se retrouve coincé entre la circulation et le trottoir ou des véhicules en stationnement, avec le risque de disparaître purement et simplement dans le fameux "angle mort". Certaines villes ont d'ailleurs cherché à résoudre ce problème en réservant un espace vélo devant la file des voitures à l'arrêt. 
3. Un autre danger à plus long terme est la concentration de polluants au niveau des feux. Selon une étude britannique, la pollution due au redémarrage des véhicule au feu vert serait 29 fois supérieure à celle des conditions normales de circulation. De quoi bien s'encrasser les poumons. 

D'après ces quelques considérations, il est sans doute plus judicieux pour les cyclistes de considérer le feu rouge comme "un cédez le passage". Il est bien évident que la sécurité des usagers les plus vulnérables doit rester une priorité et que ces aménagements doivent faire l'objet d'une étude au cas par cas. Certains pays tels que la Hollande ou l'Allemagne ont plus de 20 ans d'expérience dans ce domaine. 

Voici deux exemples où un aménagement pour les cyclistes serait possible à Vienne:

 A cette intersection, un "Tournez à droite" en cédant le passage aux véhicules venant d'en face permettrait au cycliste de franchir le feu en toute sécurité. Aucun véhicule ne peut venir de la gauche, la rue étant en sens unique. 

 A ce feu, un "Va tout droit" en cédant le passage aux piétons permettrait au cycliste de poursuivre sa route.